Bonjour
Notre collègue du lycée Jean-Moulins à Béziers qui s'est immolée est décédée. Nous sommes tous bouleversés voire traumatisés. Nous sommes en AG depuis 2 jours et avons refusé d'accueillir les élèves en classe et décidés une grêve illimitée jusqu'à ce que les responsabilités soient établies.
Lundi 17, matin 8h AG, après-midi marche blanche silencieuse avec un bandeau noir à Béziers
Mardi matin AG, 14H départ pour une manifestation académique au rectorat de Montpellier
Jeudi 10h débrayage, commémoration de ce drame dans tous les établissements de France.
Nous souhaitons une mobilisation générale pour que la souffrance au travail cesse et que de tels drames ne se renouvellent plus.
PS : Lise à dit en s'enflammant : "je le fais pour Vous"
M. Luc Châtel a menti, elle n'était pas suivie médicalement, ni fragile mais consciencieuse, compétente, aimant son travail et courageuse.
Nous comptons sur Vous tous.
Merci de diffuser ce mail à toutes vos connaissances afin d'alerter l'opinion, pour que l'éducation nationale ne devienne pas France-telecom...
Merci
F PERU
lycée Jean-Moulin- Béziers
D'année en année, la situation des publics scolaires et des personnels s'aggrave, donnant lieu désormais à des faits dramatiques: tentatives de meurtre, suicides... Cette crise, alimentée par un dispositif de réformes destructrices et par la montée réactionnelle des violences au niveau des publics, est accentuée par les états de fait suivants:
-pas d'évaluation ministérielle de la souffrance au travail (à la différence de l'entreprise France Télécom, par exemple)
-comportement aléatoire des personnels d'encadrement, qui peuvent soutenir le/la collègue en difficulté ou l'incriminer pour des manquements en matière d'autorité
-pas de prise en compte de la féminisation de la corporation comme facteur de vulnérabilité psycho-sociale
-isolement des personnels mis en difficulté: pas de prise en charge par la MAIF-Autonome de solidarité de la grande majorité des cas de violence (seuls sont pris en compte les faits passibles de peines, par exemple sous forme de violence physique); prise en compte insuffisante de cette problématique par les syndicats
- récupération de ce déficit par SOS Education, association proche de l'extrême-droite.
La défense syndicale des personnels en difficulté passe entre autres par la réalisation des objectifs suivants:
- accueil et écoute des personnels; conseil sur les démarches administratives, médicales, juridiques...à mener
- défense des personnels auprès des autorités administratives: suivi de leur carrière, souvent bloquée de ce fait (phénomène de la «double peine»)
- constitution et large diffusion de statistiques sur l'évolution du phénomène
- interpellation régulière des pouvoirs publics, dans le sens du strict respect des prérogatives et de l'autorité des personnels enseignants et d'éducation, de l'application à l'Education nationale des procédures concernant la souffrance au travail dans les entreprises (France Télécom...) et de la promotion d'une politique éducative active en matière de citoyenneté et de parité.
Professeur : la profession la plus exposée au suicide... (par SUD-Education)
Face au malaise grandissant chez les enseignants, le syndicat Sud-Education 29 va mener une enquête en partenariat avec l’UBO pour « ouvrir la parole » dans l’Éducation nationale. Les profs sont les plus exposés au suicide, 39 pour 100.000 », assure OlivierCuzon, de Sud-Education 29, qui se base sur une étude de l’Inserm. Des suicides qui font moins de bruit qu’à France Télécom, d’autant que perdure le cliché du prof heureux, toujours en vacances. « En l’absence de lieu de parole dans l’Éducation nationale, nous avons organisé des rencontres tout au long de l’année avec Cyril Labous, psychologue au CHU de Brest. Le compte rendu est édifiant », s’inquiète Sébastien Menes. Et le syndicaliste de poursuivre en dénonçant « l’accroissement du surmenage, de la charge de travail, de la paperasserie, des successions de réformes, des classes surchargées ». Bref, une accumulation de contraintes, « sans compter les suppressions de postes », qui fragilise les enseignants. « Ce ne sont pas les enseignants qui sont fragiles mais l’organisation, de plus en plus calquée sur celle des entreprises, qui les rend malades », rectifie Géraldine Lebagousse. « Quand les profs osent enfin exposer leurs problèmes, la hiérarchie leur reproche de manquer d’autorité. Et, de plus en plus, les licencie pour "insuffisance professionnelle". Ils ont le sentiment qu’on leur fait porter la responsabilité de l’échec scolaire », déplore Michel Boury.
Source =
http://www.gauchemip.org/spip.php?article10933